Le Talandra
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Forum de la guilde RP Le Talandra, Navire marchand des mers d'Azeroth, sur le serveur Kirin Tor du MMORPG World of Wacraft.
 
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 L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube

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Aravià

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MessageSujet: L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube   L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube EmptyVen 14 Juin - 17:50

Dans les affaires d'Aravià, vous pouvez trouver un petit coffret. Malheureusement, lorsque vous tentez de l'ouvrir, l'essai est avorté par un sceau arcanique complexe, et la prêtresse semble être dans le coin dès que vous êtes proche de le défaire. Mais dans celui-ci, et vous ne pourrez sans doute pas le savoir avant un long moment, réside quelques lettres qui n'ont jamais été envoyées, vieilles et toujours lisibles.


Citation :
Quatrième mois de l'année vingt-sept
Bastion de l'Honneur, Péninsule des Flammes-Infernales
Outreterre


Chère Eiraen,

Ta mort remonte à un an maintenant, ma sœur, jour pour jour. Sais-tu que notre père, Tayus, n'en a pas touché mot ? Il n'y a eu ni cérémonie, ni commémoration, il ne demeure de ton décès que le vide que tu as laissé dans mon cœur, ma cruelle sœur. Mais sois certaine qu'une personne en ce monde dévasté, pense à toi ; je ne me lasse jamais de me rappeler comme nous jouions enfants, notre appréhension à l'une et à l'autre avant de passer nos rites. Tu étais bien plus âgée que moi, bien sûr ! Je t'enviais lorsque tu m'en parlais, malgré la peur que cela m'inspirait, j'avais hâte d'avoir ton âge. Et puis ce fut à ton tour de me réconforter, à mon quinzième puis seizième anniversaire. Puis, tout juste avant notre départ, tu es morte.

Je ne dirai jamais que je t'en veux, car c'est la faute de notre Père avant tout – par la Mère Louve, faîtes qu'il ne trouve jamais ces notes ! Malgré tout, ta présence me manque. Je n'ai plus personne avec qui partager mes peines, et dieu sait que j'en ai, ma sœur ; chaque jour de plus en ce monde ravagé est une épreuve, j'ai l'impression que nous n'arrêtons jamais de compter des pertes. L'infirmerie est toujours remplie de blessés, et là-bas, j'apprends à recoudre les plaies ; ce n'est d'abord qu'un savoir théorique, bien sûr, mais je pourrais être utile un jour.

Quant à être utile, j'ai trouvé un livre intéressant il n'y a quelques mois, d'une voyageuse haute-elfe, semblait-il. Je ne sais encore si elle l'a laissé consciemment ou non, mais elle m'a lancé un regard appuyé avant de repartir. C'est sur une magie divine, l'ombre. Dit ainsi, cela n'a sans doute pas l'air sympathique, mais il se trouve que c'est une magie complexe et qui n'est pas corrompue, contrairement aux idées reçues. J'apprends de ce livre tout le savoir théorique que je peux en tirer, après mes tâches quotidiennes, parfois un peu plus tard dans la nuit ; je sais que si Tayus me voit avec cela, je passerai certainement un sale quart-d'heure. 

Je repense à ton sort injuste, ma tendre sœur, durant les longues journées, et à chaque fois j'en pleure. J'ai perdu mon unique fratrie, ce jour où les flammes t'ont emportées, toi et ton amant Culster. Si cette affaire était bel et bien une trahison, il est vrai que tu aurais du savoir la haine des Culster, ainsi que les rivalités qui animent nos clans depuis toujours, la punition fut bien trop dure pour une femme si prometteuse telle que toi. Puisses-tu être en paix, où que tu sois.



Bien à toi, 
Aravià.
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MessageSujet: Re: L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube   L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube EmptyVen 14 Juin - 18:02

Citation :
Septième mois de l'année vingt-sept
Bastion de l'Honneur, Péninsule des Flammes-Infernales
Outreterre






Chère Eiraen, 

Les jours passent, ma sœur, à une vitesse dont je ne me rend pas même compte. Nous avons fêté mon dix-septième anniversaire la veille de l'écriture de cette lettre, et je ne saurai qu'en dire. Nos parents aussi bien que moi savent que l'échéance approche, celle où je serai donnée à un époux pour le bien d'une alliance politique, pourtant, ils ne m'en ont pas encore parlé. D'un côté, je le préfère, car je n'aime pas à penser que j'épouserai un homme que je n'aimerai sans doute pas, de l'autre, cela me rend plus anxieuse encore.

Je ne le montre pas, je ne montre aucune faiblesse. Je suis une Luveris après tout, pas assez sotte pour me croire invincible, mais je sais qu'il ne faudra jamais que je montre ces peurs à quiconque. En plus de fournir une arme contre moi-même à une personne extérieure, je lui donnerai la possibilité de réduire à néant ma crédibilité et mon honneur en tant que Louve. 

L'Outreterre m'apprends tout ce que j'ai à savoir, et j'en retiens ses leçons : je sais masquer désormais mon expression sous une autre, selon la personne en face de moi. Jamais plus mon visage ne trahira mes émotions, du moins jamais mes véritables. Toi-même savais bien avant moi comment tout ce monde de la noblesse marchait, ma sœur, le plus étonnant fut que je l'ai appris dans la guerre, entre l'acier et le sang. Mais le combat forge, même en étant éloignée de la mêlée ; je ne saurai décrire l'horreur qui me prenais lorsque je voyais les plaies des blessés les premières fois où j'étais à l'infirmerie, ces tripes dénuées de toute chose pour les recouvrir, les os mis à nus, le sang, partout et toujours, le sang. Je pourrais effectuer une longue liste de tous ces ravages de guerre, mais hélas il n'en est nul besoin ici. Pourtant aujourd'hui, je me suis habituée à voir l'intérieur des corps de mes confrères et compagnons d'armes. 

Je commence, tout doucement, à pratiquer la médecine sur de véritables corps. Je recoud les plaies les plus bénignes, j'apprends les bons gestes et à les maîtriser pour être le plus efficace possible. Un jour sera où j'apprendrai à opérer et à mettre vraiment les mains dans le ventre de ce soldats. Par le même temps, j'apprends toujours de ce livre sur l'Ombre ; et je t'avoue, ma sœur, toi qui ne dira plus jamais rien, que j'ai essayé de pratiquer cette magie déjà une fois. Cela n'a rien donné, mais j'apprends à être familière avec le mécanisme qu'est la magie divine, qui n'est point du tout pareille que ces magies arcaniques – pour le peu de mages présents dans les rangs, c'est tout à fait étrange. 

Les possibilités de cette magie – celle de l'esprit – m'apparaissent chaque jour un peu plus, et alors je suis prise toujours d'une certaine fascination et d'un attrait pour cette Ombre. Je ne saurai l'expliquer par les mots ; mais qu'une chose soit sûre : j'arriverai à mes fins grâce à cela.

Bien à toi, 
Aravià.
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MessageSujet: Re: L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube   L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube EmptyLun 17 Juin - 10:09

Citation :
Deuxième mois de l'année vingt-huit
Bastion de l'Honneur, Péninsule des Flammes-Infernales
Outreterre



Chère Eiraen, 

Voilà près de deux ans que nous sommes partis pour l'Outremonde, pratiquement deux ans que tu es morte. Il est étonnant de voir comme la douleur restait omniprésente en chaque parcelle de mon corps, à cette époque là ; tandis que désormais elle n'est plus qu'un poids présent au fond de moi, qui parfois se plaît à être un peu plus lourd qu'à l'accoutumée, et qui, parfois, se fait tout à fait oublier. C'est ainsi, alors, peu importe la relation avec une personne lorsqu'elle décède, peu importe l'amour ou l'amitié qu'on lui portait, la douleur finit toujours par s'estomper, et l'être humain finit toujours par passer à travers. L'autre, dans l'esprit de l'un, n'a en fin de compte que très peu d'importance. 

Dévaluer l'autre est peut-être ce qui me permet d'utiliser sans mal cette magie de l'Ombre, où peut-être est-ce finalement moi qui suis cruelle et qui en ait détourné l'utilisation, et que je n'ai aucune conscience. Elle est le Némésis de la Lumière, si celle-ci est utilisée par l'envie de faire le bien, l'Ombre est invoquée par l'envie de réprimander, de faire le mal. À partir de là, la Lumière peut servir pour châtier, puisque l'utilisateur croit faire le bien, de même que l'Ombre peut servir pour soigner (donc faire le bien) d'une certaine manière – qui inclut faire du mal à quelqu'un. Le concept est difficile à expliquer, je ne saurai encore une fois l'exprimer. 

Ressentir toute ses émotions négatives, celles enfouies en soi-même, et celles environnantes, provenant des autres, et transformer cela en magie, et ainsi, pouvoir atteindre l'esprit de l'autre, de lui voler sa complète identité et de le remplacer. L'obliger, sans qu'il s'en rende compte, à effectuer les gestes souhaités. Cette magie est belle, ma sœur, elle me permet d'obtenir la connaissance par l'esprit de l'autre, et ainsi elle me donne le pouvoir. 

J'ai réitéré de nombreux essais, depuis ma dernière lettre, Eiraen. Lorsque j'ai compris comment cela fonctionnait, et que c'était à ma portée, je me suis sentie puissante, et j'étais avide de ce pouvoir. Mais je ne me ferai pas avoir par cette envie, elle ne me dominera pas et jamais rien ne le fera, je me servirai de ce sentiment pour aller plus loin encore, et encore. 

Je me demande si, si tu lisais cette lettre, tu aurais peur de moi, ma sœur. Je sais que Tayus et Katharine réagiraient mal, il est certain que cela aurait des conséquences s'ils l'apprenaient. Ainsi, j'essaierai de le cacher le plus longtemps possible.

Bien à toi,
Aravià.
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MessageSujet: Re: L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube   L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube EmptyMer 19 Juin - 9:12

Citation :
Onzième mois de l'année vingt-huit
Bastion de l'Honneur, Péninsule des Flammes-Infernales
Outreterre



Chère Eiraen,

Je ne puis dire à quel point le temps passe vite. Voilà neuf mois que je n'ai trouvé aucun temps pour t'écrire une lettre, ma chère sœur, c'est dire à quel point je me trouve occupée ; néanmoins j'aime à penser que mes actions portent leurs fruits et que l'absence de lettre n'est due qu'à mes activités plus qu'utiles. Ainsi, je suis certaine que tu me pardonneras, d'autant que je n'ai cessé de penser à toi tout ce temps.

J'ai atteint les dix-huit ans il y a peu, et je profite de la vie qui m'est offerte, même en terres aussi hostiles. Je me souviens lorsque, il y a de cela quelques années, tu étais venue me voir, plus essoufflée que je ne t'avais jamais vue l'être, complètement paniquée ! Tu venais de concrétiser une certaine relation avec ton écuyer, et t'étais venu ensuite l'idée de me conter tous les détails, et dire que j'étais encore jeune à l'époque et tout à fait innocente. Aujourd'hui, c'est très différent, peut-être pourrait-on même me qualifier de luxurieuse. Pas tant que je rend visite à chaque soldat chaque soir, loin de là.

J'ai développé une certaine relation avec un serviteur – un interdit ! Et je trouve bien des prétextes pour aller le voir ; aussi bien pour découvrir son corps que de me servir de lui comme cobaye. Ma magie croît de plus en plus, je le sais et je le sens. Mes possibilités sont nombreuses, si tant est que j'apprends à m'améliorer et me maîtriser parfaitement. J'ai alors besoin d'évaluer jusqu'où je peux aller dans l'esprit d'un homme, où je dois m'arrêter, jusqu'où s'étendent ces possibilités. D'autant que si je me rate, personne n'ira se plaindre de la mort de John – appelons le John, je ne connais pas son vrai nom. Il ne se rend pas même compte de mes expériences, et croit que j'abandonnerai ma place d'héritière pour lui.

Comme quoi, les personnes non-éduquées peuvent-être idiotes. J'ai du mal à trouver du temps pour pratiquer ma magie, entre mon nouveau travail de médecin et le reste ; je crois néanmoins avoir réussi à trouver un manieur de la magie de l'Ombre, lorsque quelques anciens prisonniers nous sont revenus au camp. Je vais voir s'il peut m'apprendre ce qu'il sait, afin de m'améliorer plus vite encore. Mon apprentissage hasardeux et sans règle, ni encadrement, peut aussi être un danger, pour moi et pour les autres.

L'Ombre n'est pas corrompue mais corruptrice, et résister à ses chuchotements tout en ayant la volonté de la dominer tout à fait n'est pas chose aisé, cela me prend toutes mes forces, et je ne veux pas que Tayus ne sache quelque chose. J'ai peut-être trouvé l'ébauche d'une solution, aussi t'en dirai-je plus dans la prochaine lettre.

Bien à toi, 
Aravià.
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MessageSujet: Re: L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube   L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube EmptyVen 21 Juin - 8:13

Citation :
Troisième mois de l'année vingt-neuf
Temple de Telhamat, Péninsule des Flammes-Infernales
Outreterre



Chère Eiraen,

Me voilà bien heureuse de quitter un peu le Bastion, la vision de ces mêmes murs et mêmes bâtiments me rendait folle. Je me suis rendue au Temple de Telhamat, où se trouvent nombreux draenei, pour quelques jours ; la raison officielle étant de m'initier à la diplomatie et d'entretenir des relations bonnes avec cet autre bastion de l'Alliance, et la raison officieuse étant que l'homme dont j'ai fais la connaissance récemment et qui manie la même magie que moi, m'a demandé de m'éloigner de toute nuisance pour que nous puissions pratiquer. 

Il m'a offert son savoir, ma sœur, par le biais d'une connexion télépathique que nous entretenons, permanente. De ce fait, cela m'entraîne à contrôler mes pensées, tout en faisant autre chose à coté, et aussi à savoir piocher les informations dont j'ai besoin à un moment particulier. Il m'arrive de réussir à capter ses pensées et sensations, certains soirs, et je sais qu'il me désire. C'est réciproque, du reste. Mais ni l'un ni l'autre ne manifestons un geste d'invitation physique, bien que nous sommes conscients que cela nous tombera dessus un jour.

Je me suis débarrassée du serviteur, par ailleurs ; après mes essais de manipulation mentale, il est devenu une sorte de légume. Mou et inerte, quelle femme aurait toujours voulu de lui ? Je me suis débrouillée pour le faire disparaître d'un accident. Je ne me sens pas coupable, ma sœur, suis-je si vicieuse ? Vais-je devenir un monstre implacable du fait de cet magie, se pourrait-il que je l'ai toujours été ? Plus tard, peut-être, viendrons les réponses à ces questions, sans nul doute, mais je ne m'en préoccupe pas maintenant.

J'ai bien des choses à faire, je peine à trouver le temps de chercher la plume et l'encrier pour t'écrire. Plus le temps passe, plus j'ai l'impression de baigner dans le sang des démons, et pire encore, dans le sang des miens. Les pertes et les blessés ne cessent jamais d'augmenter leur nombre ; et rares sont les soirées où il ne se passe aucun combat, mais crois-moi, elles sont appréciées. Je continue mon travail de médecin, et je suis l'une des seules restantes. De fait, je dois m'occuper des cas les plus graves, et certaines fois, ma formation ne me le permet pas. Je suis peinée à chaque fois qu'un soldat décède entre mes mains, mais le douleur se dissipe vite, car dès lors j'ai quelqu'un d'autre à sauver.

Il est de plus en plus difficile de cacher la magie que je maîtrise à mon père et au reste des soldats, d'autant que je suis certaine qu'elle pourrait être utile au combat. Un jour, je le dirai à Tayus, et alors, nous verrons sa réaction. 

Bien à toi,
Aravià

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MessageSujet: Re: L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube   L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube EmptyMar 25 Juin - 23:37

Citation :
Septième mois de l'année vingt-neuf
Bastion de l'Honneur, Péninsule des Flammes-Infernales
Outreterre



Chère Eiraen,

Mon dix-neuvième anniversaire. La guerre me maintient loin des mariages arrangés pour le moment ; et ainsi je peux me consacrer à mon apprentissage de l'Ombre. L'idée de passer ma vie avec un homme que je n'aimerai sans doute pas et que je ne connais pas me répugne tout à fait. Être touchée contre mon gré d'un inconnu ne me fait ressentir qu'une haine viscérale et une aversion capable de me faire faire les pires actes du monde. Mais je sais que je devrai m'y soumettre, faute d'être assez forte pour endurer la punition que Tayus m'infligerait si j'avais l'audace de refuser.

Que dire ! Je me sens plus puissante chaque jour qui passe. Tyrus Beleren, voilà le nom de mon humain, mon prêtre de l'Ombre. Je l'ai appris lorsque nous nous sommes unis corps et âme, il y a de cela plusieurs jours, bien qu'il atteigne la quarantaine, il est d'une ardeur remarquable. L'avantage, lui étant manieur de l'esprit, et moi son apprentie, c'est que nous pouvons détourner l'attention de cette relation aussi étrange qu'interdite. 

Avec lui, j'apprends de plus en plus, autant sur la vie, que sur ce pouvoir de l'Ombre. Il me montre certaines de ses techniques les plus avancées, et j'essaye de les reproduire, avant de créer mes propres sorts. J'ai commencé à tout noter sur un grimoire que je prends soin de cacher avec ces lettres ; et il se remplit à une vitesse plus que plaisante, ma sœur. La dernière chose que j'ai apprise fut l'invocation d'une Ombrefiel ; un démon de l'ombre. Donner une forme mi-physique mi-psychique à un amas d'émotions négatives pendant une ou deux minutes, tout au plus, et l'avoir sous son parfait contrôle : c'est ce que j'ai réussi à faire, la veille de mon anniversaire. Le sort m'a été donné par Tyrus, en guise de cadeau. Nous avons passé le reste de la nuit à nous aimer parmi les ombres.

À son habitude, je n'ai ressenti aucune fierté émanant de Tayus, pas plus venant de Katharine d'ailleurs. Qu'il doit être difficile pour des parents que d'être déçus de leur progéniture : je ne suis pas le fils héritier qu'ils attendaient, mais en plus de cela, je ne manie pas les armes, bien que j'ai réussi tous les rites familiaux. Ils voient en moi une simple médecin, pour le moment, et je le jure, ma sœur, que je leur révélerai tout un jour. « Qui vivra verra » était ta devise, si je m'en souviens bien ! Je suivrai les quelques enseignements que tu m'as laissé et qui fut pleins de bon sens. 

Tu me manques, ma chère Eiraen. Chaque jour j'espère que tu reposes dans un endroit meilleur, tu n'aurais jamais voulue être ici, à combattre ces démons. Tu n'étais pas assez forte et trop pleine d'envie de vivre et d'essayer un peu tout – ce qui t'as poussé à coucher avec ce Culster ! Aventureuse, mais pas assez pour vivre dans cet enfer.


Bien à toi,

Aravià

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MessageSujet: Re: L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube   L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube EmptyMar 25 Juin - 23:39

Citation :
Premier mois de l'année trente
Armurerie de l'expédition, Péninsule des Flammes-Infernales
Outreterre



Chère Eiraen,

Nous sommes proches d'entamer la quatrième année de notre campagne, ici, en Outreterre. Nous sommes toujours dans ces contrées rouges, celles de la Péninsule, au milieu des démons de la Légion et des gangr'orcs, emplies de felmagie d'un coté, et de flammes de l'autre, mais nous parlons d'un départ futur vers la Vallée d'Ombrelune, afin de rallier un assaut sur le Temple Noir – qui, selon les dires, consisterait plus à nettoyer les restes de l'attaque vaguement unifiée des Clairvoyants et de l'Aldor, qu'à un réel assaut. Et je trouve cela dommage que nous ne partions pas tout de suite : ces plaines rougeoyantes ne me vont pas au teint. Du moins, c'est ce que l'on dit de mon visage, à vrai dire je ne prends pas véritablement le temps de me regarder dans un miroir.

Je l'ai tout de même fait. J'ai été surprise. Tu le sais toi-même, ma sœur, j'ai toujours été jolie, de la même façon que toi. Mais j'ai découvert un visage au teint pâle, voire livide, ainsi que des cernes sous mes yeux. Le plus étonnant était que, lorsqu'on regardait bien, on pouvait voir mes veines légèrement ressorties et noircies. En ce jour, elles sont encore plus visibles, et s'étendent encore plus. Tayus me regarde bizarrement, et à ses interrogations, je lui réponds que je ne dors que peu à cause de tous les blessés, et l'état de combat permanent des troupes.

Ce qui n'est ni faux, ni vrai. Je dors, il est vrai, ma sœur. Mais mon esprit est assailli de troubles que je ne saurai décrire. Parfois des cauchemars reconnus en tant que tels, et modélisés par des images, parfois ce sont juste des sensations perverties et mauvaises qui m'emportent. À chaque réveil je me trouve mal, et heureusement que je suis seule lors de ces moments, en proie à la faiblesse. J'ai décidé d'en parler à Tyrus dès qu'un peu de temps pour cette discussion me sera permis. Je n'ai nul envie de perdre de précieuses heures à parler du point faible qu'est mon sommeil. Je suis une Luveris, je n'ai guère droit à la faiblesse.

Tyrus Beleren m'apprend à manier la Forme d'Ombre. Si tu savais, ma sœur ! C'est un sort fascinant et ô combien mirifique ! Si je ne sais pas encore très bien la maîtriser en étant seule, le temps où je suis revêtue de cette forme, est un bonheur pur. Je sens mon propre corps devenir Ombre, et je sens la puissance de ma magie affluer en moi, me rendre plus forte. Toutes ces émotions mauvaises en ma personne et m'entourant, menaçantes et protectrices à la fois, rendant mon corps translucide à travers tant de magie, émanant de cette aura violette, si pure ! L'on pourrait croire, ainsi, mon esprit qui a repris le dessus de mon corps, et qu'il s'est projeté sur lui, permettant sa protection et son attaque. L'Ombre est belle, et elle est puissante. 

Quelque chose a changé avec Tyrus. Non pas physiquement, j'en suis très satisfaite. Mais mon niveau semble le rattraper, et ses connaissances ne semblent pas infinies, comme j'aurai pu le croire au début. J'aurai, bientôt, besoin de partir à Shattrath pour diversifier mes enseignements ; sans doute lors de notre départ pour les terres d'Ombrelune. Je ne sais que penser.

Bien à toi,
Aravià.
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MessageSujet: Re: L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube   L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube EmptyMar 2 Juil - 20:25

Citation :
Sixième mois de l'année trente
Bastion des Marteaux-Hardis, Vallée d'Ombrelune
Outreterre



Chère Eiraen,

Nous sommes arrivés il y a quelques jours au Bastion nain, dans la Vallée d'Ombrelune, dite la vallée noire et verte. Rien ne demeure d'autre, ici, même le ciel s'est déteint de ces couleurs. Nous menons le même combat, comme toujours, contre les démons de la Légion Ardente ; et je suis toujours médecin après avoir passé quatre années à perdre autant que soigner mes confrères. C'est à moi de former quelques soldats au métier de guérisseur, désormais, du moins en ce qui concerne les premiers soins. Si tu avais été encore en vie, peut-être aurais-tu été à mes cotés, ou à la ligne de front, avec les Sans-Cœurs. 

Le voyage fut long et rude, à travers les chemins sinueux de l'Outre-Monde. Nous avons perdu quelques hommes en route, encore une fois. Mais nous avons pu faire une escale à Shattrath, et j'ai eu l'honneur d'accéder à quelques livres de bibliothèque, et si je n'ai guère pu emprunter les livres parlant de l'Ombre, j'ai trouvé le temps qu'il fallut pour les lire directement là-bas. Ces découvertes furent enrichissantes, et intégralement notées dans mon grimoire. J'amasse assez de connaissances afin d'être sûre de pouvoir me rendre utile le jour où je dévoilerai cela, mais j'ai toujours une appréhension quant à la réaction de Tayus. 

Malgré le rejet de mes chers parents – qu'ils paieront un jour, sois en certaine ma sœur, je te vengerai autant que je leur ferai regretter de ne pas m'avoir assez aimée, je comble mon manque d'affection avec Tyrus, et il est loin de s'en plaindre. Il était plus difficile de s'éloigner des troupes lors du voyage pour nous aimer le temps de quelques instants, mais nous y sommes parvenus. Il fait preuve d'une vigueur exceptionnelle pour son âge, et lui, de même, semble apprécier la fougue de ma jeunesse. Je me rappelle lui avoir avoué, une fois, d'avoir accompagné une servante derrière les écuries au Bastion de l'Honneur afin d'expérimenter quelques instants entre femmes, il en a rit et m'a encouragée à découvrir la vie ainsi. 

Je sais que cela changera. Non pas que cela ne me plaît pas ainsi, loin de là. Comme je t'ai dis dans ma dernière lettre, je sens le vent tourner, ma sœur. Il comble mes envies physiques, mais ma soif de connaissance est de moins en moins satisfaite ces derniers temps. Je sens mon niveau le rattraper, je ne sais s'il s'en rend seulement compte ; peut-être en a-t-il peur. Du reste, j'ai commencé à penser à des projets en revenant en Azeroth – ce qui se fera bien un jour, n'est-ce pas ? J'ai pensé à me servir de mes dons et de vendre des servants plus fidèles et dévoués que les serviteurs habituels à de riches particuliers, entre autre. Quelle idée merveilleuse ! 

Mon anniversaire approche à grand pas, et je parviens sur mes vingt ans. J'ai toujours une mauvaise mine, et Tyrus m'en a finalement parlé de lui-même. Lorsque j'essaye de ne pas dormir pour ne pas être assaillie par ces mauvaises sensations, je m'écroule de fatigue. Ces rêves restent modérés dans leurs intentions corruptrices, mais ils sont là à chaque nuit. Comme s'ils m'attendaient. Il dit ne pas avoir de solution pour le moment.

Bien à toi,
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MessageSujet: Re: L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube   L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube EmptyMar 2 Juil - 20:27

Citation :
Deuxième mois de l'année trente-et-un
Bastion des Marteaux-Hardis, Vallée d'Ombrelune
Outreterre




Chère Eiraen,

Tout d'abord, puisses-tu me pardonner de tout ce temps sans nouvelle. Il s'est passé bien des choses ces sept derniers mois, et je n'ai guère trouvé ni le temps, ni l'envie, d'écrire quoi que ce soit à propos de ces événements. Il faut que je te parle de mon Tyrus Beleren, ma sœur, voilà la première fois que j'éprouve une si puissante envie de l'évoquer ! 

Il n'est plus de ce monde. Non pas qu'il soit retourné en Azeroth, comprends-moi bien : il est mort. L'étrange fait est que, sa présence me manque d'une certaine manière. C'est la où je me vois en une bien cruelle femme, Eiraen, comment pourrais-je regretter sa présence, à la vue de mes actes ! Tu devrais déjà l'avoir lu entre les lignes, ma douce, mais je vais te le dire : j'ai tué Tyrus. Toute cette encre usée à te parler de lui, sans doute te demandes-tu la raison d'une telle action. Elle n'est pas si surprenante.

Je l'avais senti déjà il y a des mois, cela s'est passé. Mes dernières questions demeuraient sans réponse – tout du moins inconnue par lui, et les sorts de mon grimoire même devenaient trop complexes pour lui. Il était fier de moi, pourtant, fier de mes progrès rapides et de ce que j'ai pu accomplir. Il m'encourageait à mettre mon nez dans les livres, désormais. J'ai surpassé mon maître et voilà qu'il n'avait plus rien à m'offrir ; j'avais utilisé et épuisé toutes ses connaissances. Lui que je croyais intarissable source de savoir ! Je n'explique pas ce fait, mais une fois qu'il m'a dit ne plus rien avoir à m'apprendre, j'ai éprouvé ce besoin irrépressible d'épuiser jusqu'à la vie de celui qui fut mon professeur et amant, de m'accaparer jusqu'à son dernier souffle pour être certaine de l'avoir utilisé jusqu'au bout. 

Et pourtant, cet instant fut d'une beauté incroyable. J'étais dans son esprit, et je le maintenais tout entier en ma possession. J'avais accès à la moindre de ses pensées, ses barrières n'étaient plus rien contre moi, à la moindre sensation : son désir, son amour immuable mais la peur, ô surtout la peur, qui m'a tant émerveillée ! Cette crainte de m'être soumis et dominé, de voir sa vie le quitter par mon seul souhait ! Je n'ai pas su résister. Mon esprit est allé jusqu'au plus profondément du sien, et alors j'ai détaché ce qui le reliait à son corps, mes yeux captant son dernier regard, et mon visage son dernier souffle, comme éteignant son cerveau avec ma seule volonté. 

J'ai gardé un souvenir de lui, une pierre dont je ne connais pas l'utilité, mais elle est resplendissante. Une obsidienne, dirai-je à vue d'œil, qu'il gardait toujours dans un pan de sa tenue. Je l'ai faite montée en pendentif, et j'ai fais gravé une tête de loup rugissant en or, ainsi y apportant la marque de mon Clan. Il ornera ma poitrine jusqu'à mon décès, c'est la dernière promesse que j'ai faite à Tyrus.

Il m'en a voulu. Il m'a détestée, et, par la Mère, que dieu me pardonne, car j'ai adoré cela. Je te conterai les autres événements dans une future lettre qui devrait bientôt être écrite, mais ma plume tombe sous la fatigue. 

Bien à toi,
Aravià.
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MessageSujet: Re: L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube   L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube EmptyVen 5 Juil - 9:29

Citation :
Troisième mois de l'année trente-et-un
Bastion des Marteaux-Hardis, Vallée d'Ombrelune
Outreterre
Chère Eiraen,

Tu me vois, aujourd'hui, bien moins secouée par cela. Si j'ai vu les soldats de mon détachement mourir à tout va entre mes mains, sur la table même d'opération, il est différent de tuer directement quelqu'un. Surtout mon Tyrus, ma sœur ; si je ne sais la nature exacte de ta relation avec ce Culster, je suis certaine que tu n'aurais pu toi-même mettre feu à son bûcher et le condamner à la mort. Je ne ressens aujourd'hui plus rien de cette histoire, plus même le manque de mon amant. Quant aux remords, ils n'ont jamais été de la partie.

Voilà ce que toute cette mascarade appelée la vie est : une partie, un jeu, sur lequel les plus forts déplacent les pions et les fous, quand les plus faibles subissent sans s'en rendre compte. Une partie d'échec, pure et simple, jouée contre un autre Roi. Quant à moi, je place mes pions lentement et sûrement. J'ai avoué à Tayus vouloir commencer à pratiquer la magie pour me rendre forte afin d'aider le Clan - « comme dame Saralyn, en moins aigrie. » ai-je dis. 

Il a grogné, évidemment. Mais ne connaissant pas la nature de la magie que je comptais étudier, il m'a donné du temps libre et des permissions pour aller à Shattrath, piocher dans les bibliothèques et y trouver un précepteur. Ainsi, je serai bien plus active et disponible pour connaître, entre et encore, la magie de l'Ombre. J'avais, de même, dans l'idée de m'essayer à ce commerce dont je t'ai parlé ; les bas-fonds de Shattrath sont l'endroit idéal pour cela, on ne risque ni de me reconnaître, ni de s'offusquer de mes actions – si tant est, bien sûr, qu'on y prête seulement attention. 

Que penserais-tu aujourd'hui, ma sœur ? Serais-tu choquée d'apprendre que je ne vois les êtres vivants plus que comme un moyen de parvenir à une fin, ou me consoliderais-tu dans mes idéaux ? Tu serais de mon avis, crois-moi, si tu étais venue avec nous jusqu'en Outreterre. J'appelle les soldats de la compagnie des Sans-cœurs des confrères, mais j'y ai vu bien plus l'horreur qu'à n'importe quel autre horizon. Bataillant pour combler uniquement une soif de sang parfois, se jetant sur des catins fraîchement payées, et qui, elles-mêmes, semblaient apprécier le spectacle d'autres fois. L'humanité n'est qu'un mot parmi d'autres pour décrire la débauche et la dépravation. Je n'ai nul regret quant à utiliser ces malfrats à mes propres utilités. 

Les blessés devenus invalides à la guerre seront mes premiers cobayes ; devenus inutiles au Clan, je puis m'en servir à mon souhait. S'ils sont viables et correctement ramollis, alors je les vendrai à Shattrath. Cela sera un coup d'essai, et je verrai jusqu'où ma magie me permettra d'aller ainsi. Puisses-tu être là pour voir cela.

Bien à toi,
Aravià.
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MessageSujet: Re: L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube   L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube EmptyDim 7 Juil - 8:50

Citation :
Septième mois de l'année trente-et-un
Shattrath, Forêt de Terokkar
Outreterre



Chère Eiraen,

Je me suis octroyée le droit, pour mon anniversaire, de porter en permanence l'obsidienne de Tyrus Beleren. J'en ai, ainsi, découvert les effets. Ce petit cachottier, il ne m'avait pas tout dit ! Cette pierre renferme, en réalité, bien plus que je ne l'avais imaginé ; ne la prenant que pour une simple gemme, elle détient les réponses à mes questions sur mes problèmes de sommeil. Il se trouve qu'en la portant, je ressens bien moins les effets de la fatigue, comme si mon corps n'en réclamait plus guère. J'ai remarqué, en revanche, que lorsque je dormais désormais, des cauchemars les plus horribles les uns que les autres venaient à m’assaillir. 

C'est comme si les ombres elles-mêmes se retournaient contre moi pour faire subir mille tourments à mon inconscient ; si je les trouve rassurantes étant éveillée, elles m'effraient la nuit et m'emportent dans leur affliction. Ainsi j'ai décidé de ne plus, ou très peu, dormir ; bien que cela aura sans doute des répercussions sur ma santé un jour ou l'autre, qu'importe. Je suis une Luveris et résisterai à cela, sinon de quel droit porterai-je mon nom ?

Voilà ainsi mon vingt-et-unième anniversaire, ma sœur, là où tu devrais avoir déjà vingt-trois ans. Je poursuis mon apprentissage dans le plus grand des secrets, tout en ayant une certaine légitimité de notre Père. Je n'ai jamais retrouvé de professeur tel que Tyrus, aucun qui ne sois de mon niveau – et de l'Alliance ; et je ne suis pas encore assez sotte pour pactiser avec une certaine elfe de sang des Clairvoyants afin d'en apprendre plus, tel qu'elle me l'avait proposé. Néanmoins, nous avons fait un accord silencieux. Je lui dérobe ses connaissances en toute discrétion, venant mêler mon esprit au sien lorsqu'elle est dans le coin. Évidemment, j'ai essayé de le faire sans réciprocité de ma part, mais je n'y suis pas arrivée, ses défenses étaient bien plus fortes que mes attaques. 

C'est là où elle avait un peu éveillé mon intérêt, d'ailleurs. Mais une nouvelle fois, la source d'information s'est épuisée, et j'ai du la consumer jusqu'au bout. Étonnant fait que les personnes rencontrées soient, au départ, si mystérieuses et enivrantes et finissent par se révéler à chaque fois... décevantes. Irrémédiablement décevantes. N'est-ce pas finalement une bonne action, que d'arrêter là leurs misérables vies, et leur éviter de répéter encore, et toujours, le même schéma ? Je peux te paraître cruelle, ma sœur, mais mon allégeance va au Clan Luveris et à ma famille, à nul autre. Le reste n'est que futilités, destinés à nous servir afin d'arriver à nos buts.

L'Outreterre me pèse, notamment la Vallée d'Ombrelune. J'ai réussi à obtenir la permission de migrer pour quelques mois à Shattrath pour le bien de mes études. Tayus se pose des questions quant à la magie que je ne lui montre pas, et je vois dans son regard que je devrai me montrer, selon lui, fière de mes progrès. Ainsi deux solutions, pour lui : je ne fais pas exactement ce que je dis faire, ou je suis tout à fait irrécupérable, et à jamais une déception. Peut-être les deux, en fin de compte.

Bien à toi, 
Aravià.
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MessageSujet: Re: L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube   L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube EmptyDim 21 Juil - 12:50

Citation :
Douzième mois de l'année trente-et-un
Shattrath, Forêt de Terokkar
Outreterre



Chère Eiraen,

Le temps est venu pour moi de quitter la capitale ; ainsi tu me vois t'écrire sur le départ. Malgré mes affaires florissantes ici bas, mes confrères me manquent. Il y a bien trop longtemps que je n'ai guère entendu le bruit de lames s'entrechoquant autrement qu'en passant près d'un forgeron, et que mes mains n'ont servies à sauver les miens. Le temps me manque, mais je voulais t'envoyer une lettre avant la prochaine année. 

J'ai été prise d'un élan de nostalgie il y a peu, ma sœur, et si je cherche à retourner vers notre Père et la compagnie des Sans-cœurs, c'est car Gilnéas me manque, et ils sont les seuls, ici, à me rappeler notre patrie. Les forêts sombres de Terokkar ne valent pas les contrées pluvieuses de Gilnéas ; où sous les nuages gris s'étendaient des champs de moutons entiers, et par-delà encore, les  gigantesques demeures qui s'imposaient sur les falaises, défiant la mer de monter jusqu'à elles. Je n'entends plus guère le son des voitures tirées par les chevaux et le rire des enfants gilnéens que dans mes souvenirs.

Mais tout ce qui a bercé mon enfance n'est plus à ma portée aujourd'hui. Reverrai-je un jour Gilnéas ? Je me le demande, peut-être vais-je mourir ici, en ces terres qui sont plus tristes que les jupons de ma mère ! L'Outreterre me pèse de plus en plus, et cette campagne me semble sans espoir. Nous perdons des hommes chaque jour, sans en gagner plus. Évidemment, les démons tombent sous nos coups, mais j'ai bien l'impression que leur nombre ne s'épuise jamais. La Légion a fait tant et plus de ravages que nous le pensions. 

Quant à ma magie, je me sens obligée de t'en parler ; après tout elle est toujours présente avec et en moi. J'ai expérimenté un contrôle mental en prenant entièrement possession du corps de mon cobaye. Si j'arrivais à influencer et à remodeler un esprit, je ne m'étais jamais aventurée jusqu'à prendre tout à fait possession d'un corps. Quelle étrange sensation était-ce, ma douce ! Imagine toi être à moitié dans ton corps, pouvoir le bouger, tout en ayant conscience d'être dans le corps d'un autre en même temps, et ainsi être à deux endroits différents à la fois ! 

Les possibilités qui s'offre à moi lorsque j'ai contrôlé cette personne m'ont galvanisée. Je puis utiliser une personne pour en assassiner une autre, la faire se suicider, je peux l'emprunter pour faire les plus basses tâches et se salir les mains à ma place. Et qu'il serait difficile de m'accuser ! J'ai appris qu'il n'y avait, finalement, que peu de prêtres de l'ombre, et que retracer la magie utilisée par l'un était un acte difficile, et qui n'allait pas de soi. Tout simplement splendide.

J'ai gagné pas mal d'argent grâce à mon trafic, Eiraen, si tu savais ! Pour un début de vie, je m'en sors très bien. Je suis persuadée que tu auras été fière de moi. Toi, la seule dans cette famille qui m'ait un jour aimée. Je rêve tant d'un encouragement de ta part !

Bien à toi,
Aravià.
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MessageSujet: Re: L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube   L'heure la plus sombre est celle d'avant l'aube EmptyMar 23 Juil - 11:52

Citation :
Quatrième mois de l'année trente-deux
Bastion des Marteaux-Hardis, Vallée d'Ombrelune
Outreterre



Chère Eiraen,

Il est en ce jour une nouvelle bien triste que je dois t'annoncer. Tu me vois là désolée de t'apprendre que notre chère mère est décédée. La fièvre l'a emportée, suite à une blessure obtenue quelques jours plus tôt ; lorsqu'elle était de sortie avec mon père, une embuscade leur est tombée dessus : pas même par la plus grande menace de cette planète, mais par les orcs, ma douce, ces infâmes créatures de la Horde.

Une violente entaille à l'épaule ; dont je me suis occupée comme j'ai pu. J'ai fais mon possible, mais la maladie a été plus forte sur ce coup là. J'ai essayé, pourtant, j'ai essayé de la dissiper avec la magie. J'avais déjà entendu qu'en entrant l'esprit d'une personne, on pouvait renforcer son système immunitaire durant plusieurs instants, comme augmenter ses capacités cognitives. Je ne l'avais jamais fait, du reste, je ne savais pas exactement comment faire.

Malgré cela, j'ai tenté de m'y essayer. Je n'ai non seulement pas réussi à faire partir la fièvre, mais elle est repartie d'autant plus vive; du fait que ses défenses avaient été affaiblies par mon entrée dans son esprit. Peut-être aurait-elle survécu sans mon intervention. Tayus n'est guère au courant de cela, mais il me tient coupable tout de même de ne pas avoir su soigner la blessure correctement, ce qui aurait entraîné la fièvre selon lui.

Je ne l'avais jamais vu aussi violent dans ses mots, ma sœur, et dans ses gestes. J'ai cru qu'il allait me tuer pour avoir précipité la mort de sa femme. Il n'en a rien fait, bien sûr, mais j'en ai payé le prix. Il m'a retiré le droit d'étudier la magie, et je suis consignée au Bastion, comme une gamine qui aurait fait une bêtise. Ce que je vois dans son regard, c'est son envie de me jeter aux démons. Mais il ne le peut guère, je suis sa dernière fille : l'héritière des Wendel. Je puis le décevoir autant de fois qu'il me le souhaite, tout ce qu'il pourra faire, c'est m'envoyer loin de lui au plus vite.

Il ne comprendrai pas même mon vœu d'être utile au Clan Luveris, et pourtant, jamais je n'utiliserai à mal l'Ombre sur une personne du Clan, ou qui lui est toujours utile (passons les éclopés qui ne peuvent plus combattre et ne sont donc plus que des bouches à nourrir, toi et moi sommes d'accords là dessus : ils méritent la mort, je leur donne une utilité autre). Je considère chaque homme comme un frère, chaque femme comme une sœur, et c'est mon devoir de Louve de les protéger. Combien d'hommes n'ai-je pas vu qui couraient au combat, le bras fendu d'une entaille, ou un os encore fracturé, sans se préoccuper des soins, pour ne voir que la bataille ? Je deviens entêtée au fur et à mesure que j'essaye d'empêcher cela.

Six ans que tu es morte, ma sœur, et en le mois de cette sixième année qui marque ce décès, voilà que notre mère meurt à son tour. Et pourtant, je suis certaine que ce deuil là sera ourlé de vêtements noirs et célébré l'an prochain.


Bien à toi,
Aravià.
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